Anthroposophie ?
L’anthroposophie est un mouvement spirituel fondé par l’occultiste autrichien Rudolf Steiner (1861-1925) en 1914, suite à une scission avec la Société théosophique d’Helena Petrovna Blavatsky. Le siège de la Société anthroposophique universelle se trouve au Goetheanum à Dornach (Suisse), près de Bâle. Cette Société anthroposophique universelle se décline en différentes structures dans différents pays possédant elles-mêmes des branches.
L’anthroposophie est régulièrement qualifiée de « science de l’Esprit » par Rudolf Steiner et ses successeurs. Ses adeptes affirment aussi qu’elle serait une « science » ou une « philosophie ». Dans un bulletin de la Société anthroposophique en France datant de juin 1988 (p.5), il est également évoqué que selon Rudolf Steiner, « le mouvement anthroposophique n’est pas au service de la terre, mais au service des dieux, il est un culte. »
Caractéristiques et principes
La doctrine anthroposophique est complexe. Elle se caractérise par un syncrétisme regroupant des croyances issues de différentes religions et mouvements ésotériques (christianisme, bouddhisme, hindouisme, rosicrucianisme, etc). Elle est également polythéiste et fait appel à différentes entités spirituelles : un Christ (cosmique) et des entités démoniaques (Lucifer, Ahriman, Soradt), des êtres élémentaires (très présents dans la biodynamie), des Anges, des Archanges (Michaël ou Michel, Raphaël, Uriel, Gabriel), Exusiaï, Chérubins, Séraphins, etc
Selon l’anthroposophe O. Frankl Lundborg (Qu’est-ce que l’Anthroposophie ?, éditions Triades), cette doctrine s’articule autour de 3 éléments :
- Une « méthode » visant l’investigation des mondes suprasensibles à travers la méditation anthroposophique (consultation des « annales akâshiques ») et l’acquisition de la « clairvoyance » ;
- Une « science spirituelle », issue de ces investigations, se plaçant « en complément » de la science moderne (considérée par ailleurs comme « matérialiste » et relative au démon Ahriman dans certains ouvrages de Rudolf Steiner) ;
- À partir des résultats de cette « science », différentes applications touchant à tous les domaines de la vie apparaissent : pédagogie Steiner-Waldorf, médecine anthroposophique (Weleda, Wala, Dr. Hauschka…), finance « éthique » (GLS, Triodos, Banque alternative suisse, Merkur…), pédagogie curative/sociothérapie (foyers Camphill), alimentation biodynamique (Demeter, Biodyvin…), tripartition sociale, eurythmie, arts anthroposophiques (art de la parole, gymnastique Bothmer, chant Werbeck…), etc.
Cette « science de l’Esprit » contribuerait ainsi à une sorte de cheminement spirituel (souvent appelé « chemin vers la connaissance » par les anthroposophes) où les adeptes seraient alors progressivement amenés à connaître l’essence des choses à travers l’intuition, la méditation, le lien avec la nature et le recours aux différentes applications précitées.
La plupart de ces applications ont été créées par Rudolf Steiner, souvent avec l’aide de ses disciples directs (par exemple, les écoles Steiner-Waldorf avec l’aide d’Emil Molt ou la médecine anthroposophique avec celle d’Ita Wegman).
La Société anthroposophique universelle de Dornach possède par ailleurs des sections correspondant à ces applications : pédagogie, agriculture, médecine, arts, sciences sociales, etc.
Les risques de dérives sectaires liés à l’anthroposophie
Dans son rapport de 2021, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) met en garde contre des risques de dérives pouvant toucher des publics vulnérables (enfants, personnes malades) et cite deux ramifications de l’anthroposophie : la médecine anthroposophique et les écoles Steiner-Waldorf.
La médecine anthroposophique est en effet suspectée de favoriser le refus ou l’abandon des soins conventionnels au profit de thérapeutiques n’ayant fait l’objet d’aucune validation scientifique (par exemple, les injections de gui dans le cadre d’un cancer).
Il est également pointé le fait que l’enseignement dans les écoles Steiner-Waldorf reposerait sur les croyances liées à l’anthroposophie, ce qui ne serait pas annoncé aux parents lorsqu’ils y inscrivent leurs enfants. Nous renvoyons à ce sujet à l’ouvrage Conseils – Réunions aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart : Tome 1, Rudolf Steiner, éditions Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France.
Pour en savoir plus sur cette question, nous vous renvoyons au rapport précité (p. 72-76).
Si vous êtes victime de l’anthroposophie ou inquiet pour un proche, contactez-nous. Nous sommes là pour vous accompagner et vous aider.
